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29 avril 2017

Maestro- Cécile Balavoine

Mercure de France, parution mars 2017, 209 pages

 

     Cécile a 9 ans lorsqu’elle découvre Mozart, elle tombe sous le charme de cet homme et de sa musique ; elle en est même amoureuse.

« C’est tant de joie, ces trois premiers accords qui font résonner toute ma chambre, les phrasés qui s’envolent, les triolets qui glissent et qui m’emportent au-delà du jardin, la partition bordée d’un liseré vert, baroque. Dessus, on lit le nom de Wolfgang Amadeus Mozart. »

     Plus tard elle se rend à Salzbourg, ville où est né Mozart. Elle veut tout apprendre de lui, en prendre possession.

« Je reste éveillée, je pense à Lui, comme si je Le respirais et qu’Il était tapi en moi, à la fois minuscule et gigantesque. Et puis il y a cette certitude, bizarre, inexplicable, qu’être ici est évident, nécessaire. »

     Un lien intime l’unit à ce musicien, elle le voit, l’entend, le sent, il fait partie d’elle.

« Voilà mon grand secret : par-delà la mort, par-delà les siècles, je vais me marier avec Lui. »

     À 40 ans, Cécile qui est devenue journaliste doit interviewer un grand chef d’orchestre. Elle est bouleversée par la voix du Maestro, c’est magique, intense. Elle désire cet homme comme elle désirait Mozart enfant. Tout se chamboule dans sa tête, son cœur palpite, elle le veut rien que pour elle.

     Mozart devient le pilier de cette relation qui va bien au-delà de la musique.

« C’est à cause de vous. À cause de vous, Maestro, que je repense à Lui, à ce mort, le vôtre, le nôtre. Celui de tous les autres. »

 

     Ce roman Maestro a été pour moi un bonbon sucré que l’on savoure tout en délicatesse. L’écriture est féminine, douce, sensuelle. Il ne s’agit pas seulement de musique mais aussi d’amour. Cet amour pour Mozart pend une place prépondérante dans la vie de Cécile, c’est un binôme, un ensemble, un complément. Et cette musique en fond, que l’on entend à travers les pages, une lecture portée par les notes de Mozart, rendant le récit d’une infinie beauté.

     Cécile Balavoine alterne passé et présent. Elle nous fait entrer dans l’intimité de Cécile avec ‘son’ Mozart, dans cette rencontre amoureuse avec ‘son’ Maestro, dans cet univers bercé de musique classique.

« - Je ne sais pas exactement…Sa voix ? Ses mots ? Une vibration, une impulsion qui nous dépasse. Je n’ai jamais connu ça. Sentir un lien se nouer juste à travers une voix. »

     Non, non, ne vous dites pas que ce roman est juste une histoire d’amour car Cécile est tout de même amoureuse d’un mort et son rêve de devenir musicienne est tombé à l’eau. Comment peut-elle vivre cette passion musicale si ambiguë ?

« Mon corps asséché, assoiffé, desséché. Plus une goutte de musique à l’intérieur de lui, plus se sève, plus de substance pour le faire résonner. J’imagine le futur. Un disque tourne dans une pièce où tout me semble inanimé. La musique est devenue un décor. Un mauvais rêve éveillé. Je suis assise et je suis vide. J’ai quinze ans et il n’y a plus de sentier. C’est une forêt la nuit. C’est une nuit sans lumière. Je n’ai nulle part où avancer. »

     Cécile Balavoine provoque la rencontre de deux âmes, de deux cœurs et c’est magnifiquement bon à lire.

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